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Photo du rédacteurLouis Szabo

Obésité sévère et abus sexuel - pourrait-il y avoir une forte connexion ?

Dernière mise à jour : 3 févr. 2023

En lisant une lettre d’information d’un confrère américain récemment, je revoyais mentalement défiler les clientes que j’ai reçues sur le sujet de l'abus sexuel et je me suis rendu compte qu’un certain nombre d’entre elles avaient effectivement en commun des problèmes de poids (pas toutes et pas systématiquement, bien sûr).


C’est une piste qui mérite d’être explorée, notamment si vous vous bagarrez avec votre poids depuis longtemps sans succès. Quand vous vous trouvez dans la situation où quelqu’un a provoqué cette sensation d’inconfort dans votre corps (comme par exemple un membre de la famille qui ne cesse de vous reprocher votre poids).


Une distinction peut s'avérer utile ici entre traumatisme et syndrome de stress post-traumatique


Un traumatisme se définit comme "toute expérience perturbante qui entraîne la peur, l'impuissance, la dissociation, la confusion ou d'autres émotions perturbantes suffisamment intenses pour avoir un effet négatif durable sur le fonctionnement d'une personne.


Quant à eux, les abus sexuels rentrent plus particulièrement dans la catégorie de ce qu’on appelle les syndromes de stress post-traumatique (SSPT) ou PTSD en anglais (pour post-traumatic stress dissorder).


Pour faire bref, je dirais qu’il s’agit d’un traumatisme sévère dans lequel la personne qui l’a vécu directement ou en a été témoin, ressent une menace envers sa vie, son intégrité physique et sa sécurité.

En plus des personnes ayant été victimes d’abus sexuels, les survivants de conflits armés, d’accidents graves, de catastrophes naturelles ou d’actes de terrorisme rentrent eux aussi dans cette catégorie.


Bien sûr, on peut trouver aussi derrière ce type de traumatisme d’autres éléments comme un syndrome d’abandon ou de rejet (assez fréquent) mais en général les abus constituent des traumatismes précoces qui sont si dommageables qu'ils peuvent perturber l’équilibre psychologique et le métabolisme d'une personne.


On constate très généralement un sentiment de trahison dû au fait que l’un des parents a laissé faire le coupable (très souvent un membre de la famille par ailleurs), ce qui a pour conséquence un sentiment d’insécurité source d’anxiété, à juste titre, puisque le ou les parents qui sont là pour protéger l'enfant n’exercent plus ce rôle.


Une étude américaine de 2013 sur un échantillon de 57000 femmes a démontré que celles qui avaient expérimenté des abus sexuels dans leur enfance avaient deux fois plus de chance de développer une addiction à la nourriture.


sur un fond de mur on distingue le hashtag MeToo, caractéristique des personnes qui ont souhaité partager le fait qu'elles avaient subies un viol sur les réseaux sociaux
Photo de Lum3n pour Pexels

Comment se crée le lien ?


Parmi les explications, celle qui fait le plus de sens, c'est que le fait de prendre du poids est une façon de se protéger des prédateurs sexuels en se rendant moins désirable, en créant comme un bouclier protecteur ou une barrière dissuasive, si vous préférez.


Il faut dire que l'abus sexuel est si désorientant psychologiquement qu'il peut littéralement faire disparaître le sentiment d'identité d'une personne. Cela peut entraîner une confusion des sensations internes que nous ressentons tous, telles que la fatigue, l'excitation sexuelle et la faim peuvent être mélangées et la nourriture est le moyen le plus rapide pour les apaiser (même si ce n’est que momentané).


On note aussi qu’inconsciemment, le corps a tendance à emmagasiner le plus de nourriture possible lorsqu’il est exposé à quelque chose qu’il perçoit comme une menace, sans doute pour se donner les plus grandes chances de survie.


En dernier lieu, il semblerait qu’il soit socialement admis qu’on est moins exigeant professionnellement envers une personne qui est en surpoids, ce qui peut être une manière pour la personne concernée d’alléger une forme d’angoisse sociale.


Les experts semblent se mettre d’accord - et je me sens plutôt en phase avec eux sur ce point - sur le fait qu’il est préférable de traiter l’abus sexuel en premier dans les cas où les deux sont présents (abus et obésité). Par ailleurs, ce travail ne s’avère pas toujours suffisant car une fois que les personnes ont perdu du poids pour arriver à un poids idéal, elles peuvent redéclencher une prise de poids liée à leur « nouvelle » attractivité, ce qui implique un travail de reconstruction de l’image qu’elles ont de leur corps et de leur vie sexuelle.


Non seulement ces enfants, s’ils ne sont pas aidés, une fois adultes, risquent de développer une forme d’obésité mais cela peut par ailleurs s’accompagner de dépressions.


Notez bien que dans un certain nombre de cas, le traumatisme peut être constitué par le divorce des parents.


Quelles solutions ?


Une thérapie purement verbale peut certainement constituer une aide mais bien souvent, si les émotions ne sont pas libérées, ce travail sera insuffisant et le problème ne sera pas réglé, laissant le client ou la cliente frustré(e) avec au mieux un résultat partiel.


Contrairement à certains, je ne crois pas que tenir un journal, pratiquer la relaxation ou la méditation puisse suffire pour s’en libérer, retrouver une saine image de soi et une sexualité épanouie, sauf cas très exceptionnels.

Une approche orientée vers la résolution du ou des traumatismes et la régulation émotionnelle liées est cependant préférable.


Si vous voulez réduire cette tendance à manger nerveusement qui vous sert à compenser émotionnellement, pour enfin faire la paix avec vous-même, votre passé et avec votre corps, vous êtes au bon endroit. Je vous invite à vous rendre ici pour réserver un entretien diagnostic et voir comment je peux vous aider.


Remarque importante : Notez toutefois qu'un travail avec un diététicien/nutritionniste et de l'exercice physique peut s'avérer nécessaire en complément.


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